La galette inmontrable

Aujourd’hui, j’ai cuisinĂ© un monstre. Pas tant par son contenu (courgette, filet de porc, oignon, Ɠufs, farine, yaourt, fromage) ou par sa taille (20 cm de diamĂštre et une hauteur qui ne devait pas en ĂȘtre loin), mais surtout parce que le rĂ©sultat final, quoique charmant joyeusement les papilles, a vraiment une sale tĂȘte.

(bon, la recette c’est super simple : c’est une galette comme ici, ici et lĂ , avec du reste de filet de porc coupĂ© tout petit, une demi-courgette rĂąpĂ©e, des Ă©pices diverses et du sĂ©same pour faire chic)

Filets de porc Ă  la poire et sauce soja

Beuh, ce n’est pas trĂšs photogĂ©nique, un morceau de cochon en sauce.

Comme le cousin Mathieu, j’ai mis dans ma marmite un filet de porc, mais moi j’avais pas besoin d’allumettes :D

Ingrédients

  • 4 tranches de filet de porc
  • 4 demi-poires au sirop
  • de la sauce de soja
  • poivre
  • un bĂąton de cannelle

Modus operandi

Faire chauffer votre matiĂšre grasse prĂ©fĂ©rĂ©e dans une poĂȘle, Ă  feu fort. Y dĂ©poser les tranches de filet, laisser dorer des deux cĂŽtĂ©s, puis baisser le feu. Arroser d’un peu de sauce soja et poivrer. Couper les poires en tranches fines, les ajouter dans la poĂȘle. Verser de l’eau presque Ă  hauteur, et ajouter la cannelle. Laisser cuire quelques minutes, puis retirer la viande, et la rĂ©server. Remonter un peu le feu, et laisser frĂ©mir la sauce. Quand les poires sont bien moelleuses, les Ă©craser grossiĂšrement Ă  la fourchette et augmenter le feu afin de faire rĂ©duire la sauce, ou plutĂŽt la purĂ©e.

Poire cuite avec cannelle et sauce soja : une dĂ©couverte pour moi ! Le sucrĂ© naturel mais discret de la poire est contrebalancĂ©, relancĂ©, par le salĂ© de la sauce soja, et parfumĂ© par la cannelle… un lĂ©ger goĂ»t de viande provenant des filets qui ont cuit dedans… Vraiment un dĂ©lice !

(Ă  propos de la vidĂ©o : l’interprĂ©tation est trĂšs sympa, mais j’ai l’impression qu’on n’entend que la voix des sopranes… ou alors c’est parce que c’est la voix que je connais le mieux =P qu’en pensez-vous ?)

La pizza pas levée aux poireaux et beaufort

Ayant trouvĂ© une chouette recette de pĂąte Ă  pizza chez Anne de Papilles & Pupilles, je l’ai mise en pratique avec succĂšs avec crĂšme, sauce tomate, Ă©pinards frais et mozzarella. Et c’Ă©tait tellement bon, et on avait tellement faim, que je n’ai pas pris le temps de photographier la bĂȘte. Donc – et aussi parce que 1) le sachet de levure ne tient pas longtemps, 2) sans dĂ©conner, c’Ă©tait vraiment trop bon – j’en ai refait le lendemain.

Ingrédients

Pour la pĂąte

  • 100g de farine de petit Ă©peautre
  • 125g de farine de froment
  • 2 cs d’huile d’olive
  • de la levure de boulanger (suivez les proportions : moi j’ai mis un demi-sachet)
  • 1 cc de sel

Pour la garniture

  • 2 poireaux
  • un peu de crĂšme fraĂźche
  • sel
  • poivre
  • un bĂąton de cannelle
  • beaufort
  • sĂ©same
  • basilic

Modus operandi

Tout d’abord, la pĂąte. MĂ©langer dans une jatte tous les ingrĂ©dients (en essayant d’Ă©loigner la levure du sel, elle n’aime pas trop). PĂ©trir. Laisser lever pendant une heure dans un saladier huilĂ© et couvert d’une serviette dans un endroit tempĂ©rĂ©.

Pendant ce temps, couper tout fin le poireau, le faire cuire avec un tout petit peu d’eau dans une casserole couverte Ă  feu moyen Ă  doux, avec sel, poivre et cannelle. Quand il est bien tendre, retirer la cannelle, ajouter la crĂšme, le basilic Ă©mincĂ©.

Préchauffer le four à 210°C.

Étaler la pĂąte dans un moule ou bien une plaque avec un peu de farine dessus (par dessus l’Ă©ventuel papier sulfurisĂ©). RĂ©partir la crĂšme de poireaux dessus, et dĂ©poser de fines tranches de beaufort sur le dessus.

Enfourner pour 15 minutes.


La recette disait de pĂ©trir pendant un bon quart d’heure, et je n’ai pas suivi ce conseil parce que ça s’Ă©tait bien passĂ© la veille. Et j’ai utilisĂ© de la farine de petit Ă©peautre, qui semble ĂȘtre moins panifiable que le froment. Ce qui peut expliquer que la pĂąte n’ait pas levĂ©e du tout ce soir-lĂ  – contrairement Ă  la veille. Donc c’Ă©tait plus une tarte au goĂ»t de levure qu’une pizza, mais c’Ă©tait quand chouette !

LĂ©gumes rĂŽtis au four (et aux Ă©pices)

À la maison, nous faisons souvent des pommes de terre au four, enrobĂ©es d’Ă©pices pour le goĂ»t et d’huile pour, heu, le gras (et la croustillance). AprĂšs avoir lu divers articles chez Clea, chez Pascale Weeks, qui variaient sur le thĂšme, je me suis dit que j’allais moi aussi jouer avec ça. À moi carottes vieillottes, courgette gĂ©ante dĂ©jĂ  moitiĂ© mangĂ©e, patates germĂ©es au look d’axolotl (pour les moins avancĂ©es) ou d’aliens de cauchemars (pour les autres)(j’aurais dĂ» faire des photos).

En prenant la recette de Clea : sĂ©same, cumin, citron et huile, et en l’agrĂ©mentant d’autres Ă©pices, on est arrivĂ©s Ă  un rĂ©sultat ma foi fort bon.

Ingrédients

  • 4 pommes de terre
  • 3 carottes
  • 1/2 courgette gĂ©ante ou 1 de taille normale
  • poivre de SĂ©chouan
  • graines de cumin
  • graines de moutarde
  • un piment oiseau sĂ©chĂ©
  • gros sel
  • graines de sĂ©same
  • jus de citron
  • huile d’olive

Modus operandi

Préchauffer le four à 180°C.

Dans un mortier, broyer les Ă©pices, ajouter le gros sel et le sĂ©same et rebroyer un coup. Verser dans un saladier ou une jatte. Ajouter huile et citron au goĂ»t. Inutile de mettre « trop » d’huile, c’est juste pour enrober les lĂ©gumes.

Couper les lĂ©gumes en bĂątonnets pas trop fins – moi j’aime bien quand les pommes de terre sont moelleuses au milieu. Les mettre dans le saladier ou la jatte, bien mĂ©langer. DĂ©poser sur une plaque ou un plat passant au four, en une seule couche, et laisser cuire une demi-heure environ, moins que ça pour les courgettes.

Servir avec du yaourt nature (vu que toutes les épices possibles sont déjà sur les légumes).

Sauce Nord-Sud, variante

Mes parents nous ont, mon frĂšre et moi, trĂšs tĂŽt habituĂ©s Ă  tout un tas de plats diffĂ©rents, du tajine aux coings (qui tchue) de mon papa au sautĂ© de lĂ©gumes Ă  la chinoise de ma maman (on mangeait souvent asiatique, ce qui nous a valu les compliments de gens croisĂ©s dans un restau chinois, qui hallucinaient de voir des bouts de chou manier les baguettes si facilement) ; et cela m’a probablement menĂ©e Ă  mon Ă©tat de gourmette, gourmande et curieuse. Merci, mes parents chĂ©ris :3

Un exemple de l’inventivitĂ© de mon pĂšre : depuis toujours, quand on mange des artichauts chez mes parents, mon pĂšre, pas bien adepte de la vinaigrette, fait une sauce qu’il a appelĂ©e « sauce Nord-Sud ». Le Nord pour le fromage blanc, et le Sud pour les anchois et l’huile d’olive. C’est un mĂ©lange qui peut paraĂźtre surprenant, mais croyez-moi, c’est dĂ©licieux.

Donc, la sauce Nord-Sud. Je n’avais pas de fromage blanc, je l’ai remplacĂ© par du yaourt. Je ne sais pas si le yaourt peut toujours autant reprĂ©senter le Nord, en revanche…

Ingrédients

  • 2 gousses d’ail
  • 2 anchois au sel
  • une giclĂ©e d’huile d’olive
  • 1 yaourt

Modus operandi

Dans un mortier, piler l’ail et les anchois. Vous pouvez aussi presser l’ail et hacher les anchois avant, ça facilitera sĂ»rement le travail. Ajouter l’huile d’olive (de la bonne, hein, moi j’ai de la « ChĂąteau Rousset » donnĂ©e par mes parents, dans une bouteille qui a dĂ» contenir du vin avant, vu la forme), bien mĂ©langer. Ajouter le yaourt, saler, poivrer, au goĂ»t.

J’ai mangĂ© cette sauce sur des pĂątes – je n’avais pas d’artichauts sous la main, et mince, la cuisine, c’est avant tout une affaire de dĂ©couvertes, d’expĂ©rimentations et d’essais. Un jour je vous raconterai mes expĂ©riences particuliĂšrement foireuses de quand je vivais seule, Ă  la fac.

Roulés carotte, avocat et dinde

Chez moi, on aime bien les tortillas de blĂ©. Oui, on les achĂšte ; on n’est pas encore au stade de l’automiamnomie complĂšte (je sais Ă  peine faire une pĂąte Ă  tarte – on ne se moque pas !).

LĂ , un fourrage trĂšs simple, et encore une fois fait en Ă©quipe (je ne dirai jamais assez Ă  quel point j’aime cuisiner avec mon Amoureux :3 ).

Ingrédients

pour deux affamés qui se taperont trois roulés chacun

  • 6 tortillas souples de blĂ©
  • 2 avocats bien mĂ»rs (3 auraient Ă©tĂ© mieux)
  • sel
  • poivre
  • jus de citron
  • un bon gros filet de dinde
  • 1 yaourt
  • 1 belle carotte
  • du piment en poudre pour qui veut

Modus operandi

Mettre les tortillas un peu humidifiées à réchauffer, par exemple au four à 60/80°C.

PrĂ©parer la crĂšme d’avocat : ouvrir en deux les avocats, en retirer la pulpe, et la broyer dans un bol avec une fourchette. Ajouter sel et citron au goĂ»t.

Couper la dinde en gros cubes. Faire chauffer de l’huile dans une poĂȘle, et faire griller les morceaux de viande en remuant frĂ©quemment. Une fois cuits, saler, poivrer, et couper en plus petits morceaux parce qu’en fait ça ne sera pas mangeable tel quel. On peut aussi ĂȘtre judicieux et couper en plus petit dĂšs le dĂ©but. Attention, ça cuira beaucoup plus vite.

RĂąper la carotte.

Sortir le yaourt du frigo (whoaaa).

Monter le roulé comme il vous plaira.

Regarder des bonus du Monty Python’s Flying Circus, rigoler comme des baleines et mettre du jus de carotte rĂąpĂ©e partout.

Cannelloni boudin pom pom pom

Un reste de lasagnes (les pĂątes, pas le plat) a fait germer dans l’esprit de mon Amoureux une idĂ©e fixe, que dis-je, une obsession : des cannelloni au boudin noir. Chose rĂȘvĂ©e, chose faite, en duo, dans une ambiance survoltĂ©e (« hannn ça a l’air bon, viiiite on finit, j’ai faim ») et avec un travail d’Ă©quipe exemplaire (« hop ! hop ! hop ! »).

Ingrédients

pour 2 personnes qui ont manifestement trĂšs faim

  • 6 plaques de lasagnes
  • 3 petits boudins noirs
  • 1 pomme (de la variĂ©tĂ© que vous voulez, ici c’Ă©tait une golden)

Modus operandi

DĂ©jĂ , bien se prĂ©parer, dĂ©gager une grande table, parce que ce qui compte, c’est le montage.

Faire cuire les boudins Ă  feu doux dans une petite poĂȘle couverte, avec un tout petit peu d’huile. Penser Ă  les retourner Ă  mi-cuisson.

Couper la pomme en tranches fines, et faire cuire de la maniĂšre qu’il vous plaira – ici c’Ă©tait micro-ondes, pas bien, je sais, mais je ne voulais pas les faire au beurre, dĂ©jĂ  parce que cuisiner au beurre, beuh, et puis je ne voulais pas de matiĂšre grasse supplĂ©mentaire, et je craignais que ce soit trop long en les faisant compoter.

Quand ces deux ingrĂ©dients sont prĂȘts, allumer le four sur 60°C afin de garder au chaud les cannelloni Ă  mesure qu’ils sont faits, retrousser ses manches et… faire cuire les plaques de lasagne. Les plonger dans l’eau bouillante une par une ou deux par deux suivant la taille de votre faitout/casserole : les plaques ne doivent pas se coller, elles doivent rester bien indĂ©pendantes. DĂšs que l’une d’elle est cuite, la dĂ©poser dĂ©licatement sur un linge, la retourner une ou deux fois pour que le linge absorbe l’humiditĂ© et passer au montage.

Placer une plaque sur une planche à découper. Fendre un boudin, en extraire la farce à la petite cuillÚre, à peu prÚs un quart à un tiers, et la déposer sur la plaque de lasagne, dans le sens de la largeur, à quatre ou cinq centimÚtres du bord.

DĂ©poser dessus quelques tranches de pomme.

Puis un peu de farce de boudin – par cannellone on utilise un demi-boudin.

Enfin, rouler dĂ©licatement la plaque, la disposer dans un plat passant au four, et l’y laisser garder sa chaleur. Lorsque tout est roulĂ©, servir avec, par exemple un sorbet Ă  la pomme excellent (le troisiĂšme « pom » c’Ă©tait parce qu’on a bu du Brut de pomme avec, mais finalement ça n’allait pas tellement).


Oh, au fait, je ne sais pas si vous avez remarquĂ©, mais j’ai dĂ©couvert la gestion des niveaux de couleurs dans The Gimp, et ça change complĂštement mes photos, je suis joie ! DĂ©sormais le manque de lumiĂšre ne me fait plus peur !

Soupe aux ravioles

Il fait moche ici. Je ne sais pas vous, mais moi j’avais commandĂ© un Ă©tĂ©. On est mi-juin, bordigaille !

Donc j’ai eu envie d’une soupe. Comme on avait prĂ©vu des ravioles pour le dĂźner, c’Ă©tait bien, parce que les ravioles c’est froid aprĂšs cinq secondes dans l’assiette d’habitude, et donc les noyer dans un bol de soupe brĂ»lante devrait empĂȘcher ça.

Ça, c'est de la soupe aux ravioles

Ingrédients

pour 2 personnes en plat unique, pour 4 en entrée

  • 3 baies de geniĂšvre
  • 3 clous de girofle
  • 1/2 chaton de poivre long (ou 1 s’il est petit)
  • 1/2 courgette (mais celle-lĂ  Ă©tait gĂ©ante, donc 1 de taille normale)
  • 2 petites carottes
  • 3 tomates pelĂ©es, sans leur jus
  • 1/2 oignon
  • 1 petit piment oiseau
  • 2 feuilles de laurier
  • 4 plaques de ravioles

Modus operandi

Choisir un faitout ou une grande casserole, le plat sera bien plein.

Éplucher et couper tous les lĂ©gumes (la forme que vous voulez)(je dĂ©conseille les papillons, c’est s’ennuyer pour pas grand chose), dont l’oignon en assez fin, et le piment en tout petit (en ayant pris soin d’ĂŽter les graines)(sauf si vous avez trĂšs froid).

Faire blondir l’oignon dans la matiĂšre grasse de votre choix (ce soir, c’Ă©tait graisse de canard rĂ©cupĂ©rĂ© d’un ancien confit). Ajouter le piment.

Broyer le poivre long, la girofle et le geniĂšvre, ajouter dans le faitout, bien remuer.

Verser les lĂ©gumes restants, bien remuer, et couvrir d’eau. Planquer les feuilles de laurier sous une courgette, pour qu’elles soient bien immergĂ©es. Saler.

Laisser cuire un bon bout de temps : goĂ»ter rĂ©guliĂšrement, si le bouillon vous paraĂźt bon et que les lĂ©gumes sont cuits, c’est prĂȘt.

Déposer une plaque de ravioles défaite dans un bol, verser la soupe dessus. Attendre une à deux minutes, les ravioles devraient avoir cuits sous la chaleur.

CrĂšme de singe

J’ai passĂ© le week-end chez mes parents, et j’ai soudain eu la nostalgie de la « crĂšme de singe » que ma mĂšre faisait, Ă  partir d’une recette dans un chouette et vieux bouquin (qui porte le nom Ă©vocateur de « PĂątĂ©s vĂ©gĂ©taux »). Cette crĂšme est Ă  base de crĂšme ou de beurre de cacahuĂštes, avec ail, oignon et Ă©pices. Tout simple, et tellement bon !

Ingrédients

  • 5 c.s. de purĂ©e d’arachides
  • 1 oignon
  • 2 gousses d’ail
  • 1 c.c. de tamari (sauce soja salĂ©e)
  • 1 c.c. de jus de citron
  • 1 c.c. de coriandre en poudre
  • 1 c.c. de cumin en poudre
  • 1/2 c.c de paprika en poudre
  • 1 c.s d’huile de sĂ©same
  • 10 c.s d’eau

Modus operandi

Émincer l’oignon, hacher l’ail, les faire revenir dans l’huile. Ajouter les Ă©pices, bien remuer, laisser dorer. Verser la purĂ©e d’arachides, l’eau, le tamari et le jus de citron. Remuer et laisser cuire 2 minutes – le mĂ©lange doit ĂȘtre homogĂšne et crĂ©meux. Ôter du feu et laisser refroidir. Tartiner sur du pain, accompagner de salades et autres mezzĂ©s. Ne rien laisser.

Oh, une anecdote. Je me doute depuis un certain temps que j’ai une forme de synesthĂ©sie.

La synesthésie (du grec syn, union, et aesthesis, sensation) est un phénomÚne neurologique par lequel deux ou plusieurs sens sont associés.

Je dĂ©cris souvent les goĂ»ts et les odeurs avec des couleurs et des textures, et je m’excuse tout aussi souvent de l’incongruitĂ© apparente de mes mots – pour moi ils sont Ă©vidents, quoique souvent dĂ©rivĂ©s d’associations d’idĂ©es. Mais dimanche matin, ma mĂšre faisait du houmos, et m’a fait goĂ»ter pour avoir mon avis. J’ai trouvĂ© que le jus de citron Ă©tait trop prĂ©sent, et ai dit « je crois qu’il manque quelque chose, quelque chose de rouge ». Ma mĂšre : « je comprends tout Ă  fait ce que tu veux dire » et elle a ajoutĂ© du piment. Je ne pensais pas spĂ©cialement Ă  cette Ă©pice, mais c’Ă©tait le bon choix. Mais ce qui m’a surtout vraiment Ă©tonnĂ©e – et touchĂ©e -, c’est de dĂ©couvrir que ma mĂšre me comprenait. Que ma description d’une couleur pour une saveur lui Ă©tait familiĂšre. Sans qu’elle le ressente comme moi, mais alors que je me confondais en bafouillis « ouĂ©, je sais, ça ne veut pas dire grand chose, mais je ne sais pas comment exprimer autrement le goĂ»t qui manque », elle a… compris, quoi, tout simplement. VoilĂ  voilĂ .

(oui, j’associe aussi des couleurs aux lettres, mais juste Ă  quatre voyelles dites Ă©crites et une voyelle phonĂ©tique)(quelle prĂ©cision, oulala)