Une expérience de jeûne

Ceci est un vieil article jamais publié, qui date de novembre 2013. Je ne sais pas très bien qu’en penser, avec le recul. C’était une expérience… intéressante.


Parler de jeûne sur un blog de cuisine peut paraître antinomique. Mais je tente ici de parler de choses bonnes et saines à la fois (oui, les hamburgers maison, avec des légumes et de la viande de qualitaÿ, c’est sain). Jeûner pendant quelques jours m’apparaît sain. Tout est parti d’une soirée chez les parents de mon Amoureux. Un ami des parents nous avait vanté les mérites d’un jeûne de quelques jours en en décrivant assez clairement les avantages et inconvénients.

Parmi les avantages, un « nettoyage » du corps : sans nouveaux nutriments, les reins se vident tranquillement de leurs déchets, les réserves s’amenuisent – cela peut mener à une perte de poids, mais ce n’est pas mon but, personnellement. L’idée n’étant pas de faire un « régime » (je suis contre), mais une sorte de cure. Les inconvénients sont, bien entendu, une gêne, car manger est plaisant autant que nécessaire, c’est aussi un moment de rencontre sociale (heureusement que nous n’avons pas de repas prévu avec des amis), et puis la faim, grande inconnue chez moi, privilégiée que je suis, citadine blanche cis-hétéro gagnant pas trop mal ma vie, risque de pointer le bout de son nez. Mais on teste ! C’est une expérience amusante et à la fois un peu effrayante, car nous sommes deux gourmands. L’objectif est d’une semaine et demi sans manger du tout. Il va sans dire que si l’un de nous deux se sent mal, on arrête, on n’est pas fous.

Premier jour

Rien de très marquant pour l’instant. J’ai pris la – mauvaise, il paraît – habitude de ne pas manger le matin, par flemme, et aussi parce que je me suis rendue compte que souvent quand je petit-déjeune, j’ai faim vers 11h. Je suis un peu frustrée, parce que j’ai envie de manger. Bah oui, j’aime ça, manger, j’aime le plaisir que cela me donne ; je ne ferais pas un blog de cuisine, sinon :D Pour me calmer, je lis des blogs de cuisine – si si ça marche, je nourris mes yeux :3

Deuxième jour

Le midi, ça commence à être un peu dur. Surtout avec des lasagnes odorantes sous le nez =P Mais en fait je m’aperçois, dans l’après-midi, que je n’ai pas faim. J’ai l’impression que j’ai faim de manière automatique, de manière sociale, « il est midi, j’ai donc faim ». Je bois beaucoup.

Troisième jour

Je lis depuis trois jours un livre, le troisième tome du Soldat chamane, de Robin Hobb, et étonnamment les sensations que le personnage principal (obèse à cause de la magie, et forcé à la diète par son père), je les retrouve. Je n’ai pas encore l’odorat affiné décrit dans le livre, et dont l’ami qui nous a conseillé le jeûne parlait. Mais je ressens avec grand plaisir les descriptions de plats (rhaah des boulettes de pâtes cuites dans du jus de viande avec laurier et céleri), et me promet de les faire, après. La véritable faim ne se fait pas encore sentir, je vais bien ! Et encore une fois, si le midi je râle un peu, une fois l’après-midi entamée, ça va. Je me sens tout de même un peu faible, mais j’ai eu une répétition de chorale de deux heures hier soir, ça remue pas mal de chanter !

Quatrième jour

Notre ami nous avait conseillé de caler les quatrième et cinquième jour sur un week-end, car ce sont les plus durs : le corps s’est presque vidé, et commence à remarquer qu’on le gruge avec de l’eau depuis trois jours : I can haz nom? Il nous a dit qu’on allait peut-être se sentir un peu mous et fiévreux. On va voir ça !  


Mon journal s’arrête là. Je ne sais plus très bien si nous avons arrêté le cinquième jour ou le lendemain. En fait, c’est plutôt un échec, parce qu’un soir nous nous sommes regardés : on avait faim. Et on s’est fait des pâtes en quatrième vitesse. En maugréant qu’on aurait pas dû le faire en hiver, et pis prendre des congés pour ne pas travailler en même temps – hey, ça fatigue, de bosser.

Depuis, on n’en a pas vraiment reparlé. De temps en temps, « tiens, on pourrait… » et pis non, parce que c’est une organisation à mettre en place. Et parce que, vraiment, en ce qui me concerne, je suis gourmande. Et je ne sais pas si j’arriverais à revivre cette expérience.

Que pensez-vous du jeûne, utilisé de façon ponctuelle ? Est-ce que ça marche vraiment ? J’ai lu un article du Pharmachien sur la « détoxification », qui est une belle niaiserie selon lui, alors est-ce que le jeûne rentre dans cette catégorie ?

  1. Salut !

    Merci d’avoir mentionné mon article sur les toxines !

    Je crois que le jeûne entre définitivement dans la catégorie de la détoxification, à moins que ce soit dans l’optique d’un régime, ce qui n’est guère mieux comme je l’explique dans la BD suivante : http://lepharmachien.com/regime/

    Comme tu le sais maintenant, le corps ne peut pas être « nettoyé » d’une façon ou d’une autre, puisqu’il n’est ni sale ni envahi par quelconque envahisseur. Et les reins éliminent toujours les déchets… sinon on meurt en quelques heures.

    Enfin, si le jeûne est uniquement un défi personnel, je recommande plutôt de se défoncer dans le sport; au moins c’est utile et constructif.

    A+!

    Olivier

    • Merci de ta réponse utile, qui confirme donc ce que je pensais… Je me demande si je vais laisser cet article en ligne – si j’ai hésité à le poster pendant 7 mois, ce n’est peut-être pas pour rien.

      (hiiii le Pharmachien écrit chez moi hiiii)(pardon, je suis un peu groupie par moments)

  2. L’idée de jeûner m’a effleuré l’esprit, il y a quelques années. Puis, j’ai eu mieux à faire (manger, par exemple^^). Il est bien ton billet sinon, ça change des sempiternelles recettes que l’on voit sur tous les blogs ou presque, genre le kringle estonien vu sur 2344556 blogs.

    • Beh ya pas de recette sur ce billet ? (pardon, je viens de xylophéner mon armoire, je n’ai pas tous mes esprits)

      Merci de ton commentaire en tout cas ! Je pense qu’effectivement il y a mieux à faire que de jeûner : manger de belle et bonne façon :)

    • Eh bien oui, je l’ai fait. Pas transcendant, malheureusement… Le jus de viande, c’était avec un fond de veau du commerce, j’ai pas trop aimé ; et les boulettes, de farine de sarrasin parce que je ne fais jamais rien comme personne, n’ont jamais vraiment cuit (c’était pâteux et collant, moyen mioum). Depuis, pas réessayé. Il faudrait :)